L'asbl Pasquier Grenier a régi à l'enquête publique relative au projet de mise au gabarit européen de l'Escaut, clôturée le 15 juin 2011.
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Voici donc sa position :
Cet ouvrage qui est une porte d'eau, comprend deux tours anciennes rehaussées durant les travaux de réhabilitation vers 1948 et une partie centrale défigurée lors de ces mêmes travaux, par rapport aux 3 arches initiales, d'égales dimension, détruites en 1940, ceci afin de faciliter – déjà à l'époque - une navigation de haut tonnage.
Il est à considérer que la perception de ce monument en avant-plan de la Cité représente une véritable icône aux yeux des amoureux de la ville. Cette partie centrale n'a donc qu'une valeur sentimentale (importante) mais non archéologique. Notre association considère que les deux tours encadrant le fleuve doivent être rigoureusement préservées.
Pour la partie centrale, elle fait confiance au bureau d'architecture qui sera choisi. Notre association ne prend donc pas de parti pris quant au style architectural de la liaison entre les tours classées mais suggère que cette réflexion soit confiée à un cabinet architectural « de haut vol ».
Celui-ci devra intégrer cette transformation à un plan d'ensemble concernant à la fois les transformations relatives au monument et ses abords mais également aux autres travaux conséquents qui devront être effectués dans toute la traversée de la ville (quais non encore aménagés, passerelles et ponts à remplacer ou modifier, etc....)
L'hypothèse d'un petit contournement ne retient pas la préférence de l'association tant pour des raisons esthétiques qu'historiques. Cette solution n'est donc pas retenue par notre association.
L'aménagement actuel des abords du pont des trous est problématique dès lors que le monument n'est pas aisément visible depuis sa face la plus intéressante, soit celle tournée vers l'extérieur de la ville.
Des pistes existent : l'aménagement des quais côté extra-muros, l'aménagement d'un belvédère sécurisé sur le pont Delwart, la liaison des deux rives par un ouvrage de type RAVEL qui serait implanté, soit sur le pont Delwart, soit entre celui-ci et le pont des trous, interventions devant idéalement revêtir une forme contemporaine de qualité.
Pasquier Grenier rappelle enfin le principe du pourcentage artistique : celui-ci a permis l'installation en 1950 de la Naïade, de George Grard, et plus récemment l'intervention de l'artiste français Saulnier.
L'élargissement du chenal côté droit nécessiterait le déplacement de la berge et en conséquence la suppression de la pile de soutènement de ce côté entraînant ainsi une rupture d'homogénéité et de l'équilibre plastique de ce pont, vu des quais.
La hauteur du pont serait rehaussée de 30 cm. ce qui augmenterait les pentes d'accès de façon considérable. Dès lors que cette opération serait réalisée sans expropriations, dit-on, un encaissement de certains trottoirs serait à craindre. La modification du Pont-à-Pont devrait selon nous intégrer un nouveau profilage du pont dans son ensemble, ce qui permettrait avant tout de conserver le tablier à son niveau actuel ou presque ainsi que les pentes d'accès venant des rues des Puits-L'Eau et de Pont. Les technologies actuelles en matière de génie civil permettent certainement un amincissement de la structure porteuse afin de compenser esthétiquement la différence de hauteur sous pont.
Il serait instructif d'observer ce qui se fait ailleurs dans l'euro métropole en matière d'ouvrages similaires au cœur de centres-villes historiques.
Les deux passerelles intra-muros sont d'un accès impossible à la mobilité réduite et une véritable barrière à toute mobilité douce. La remise à plat des aménagements des abords de l'Escaut intra-muros constitue une opportunité unique d'enrichir le tissu urbain par la création de nouvelles passerelles résolument contemporaines et des aménagements des Quais s'intégrant dans un projet d'ensemble cohérent.
Particulièrement en ce qui concerne la passerelle de l'Arche, une structure contemporaine de qualité devrait remplacer l'actuelle (en mauvais état). Nous rappelons ici que le pont de l'Arche n'a pas été reconstruit après guerre.
Quant au délai de mise en œuvre de ces travaux, la Cité mérite bien qu'on s'attaque en priorité à ces passerelles afin de compenser partiellement les importants désagréments induits par l'immense chantier à venir.
Comme précisé ci-dessus, le chantier qui s'annonce est l'occasion de repenser de façon cohérente la physionomie des quais dans toute la traversée de la ville. Par le biais de tels aménagements un lien pourrait s'établir entre les deux extrémités de la seconde enceinte de la ville que sont le Pont-des Trous et les Tours Marvis, ce qui serait l'occasion d'enfin œuvrer à leur préservation.